Déclaration de Dar Al-Iftaa d'Égypt...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Déclaration de Dar Al-Iftaa d'Égypte concernant l'appel à l'égalité absolue en matière d'héritage sous le prétexte du volontariat ou du référendum populaire.

Déclaration de Dar Al-Iftaa d'Égypte concernant l'appel à l'égalité absolue en matière d'héritage sous le prétexte du volontariat ou du référendum populaire.

Louange à Allah, Celui qui a expliqué les obligations de cette religion et les a rendues fermes, Celui qui a déterminé les héritages des serviteurs et en a établi l'équilibre de la justice. Nous Le louons pour ce qu'Il a révélé dans le Livre et ce qu'Il a légiféré dans les lois. Que la prière et la paix soient sur le Messager d'Allah, qu'Allah le bénisse et lui accorde la paix, le transmetteur de la parole de son Seigneur et celui qui clarifie Sa législation. Après cela,

Dar Al-Ifta d'Égypte a suivi avec une grande attention les débats concernant l'appel à l'égalité absolue en matière d'héritage, sous le prétexte du volontariat ou du référendum populaire. En raison de sa responsabilité et de son devoir, elle souhaite préciser ce qui suit :

Premièrement : Le don individuel ne génère pas une législation générale qui annule le principe du don et en fait une obligation légale :

Il n'y a pas de désaccord entre les savants concernant la légitimité du don qu'une personne fait à sa sœur ou à toute autre personne de son argent ou de sa part d'héritage. Il n'y a rien qui empêche une sœur de donner à son frère et de l'aider de son héritage ou de tout autre bien. Le don est une forme de bienfaisance. Cependant, prendre cette permission individuelle comme prétexte pour proposer une législation générale contraignante qui annule le principe du don, en plus des règles d'héritage claires, est une confusion entre l'acte individuel et la législation obligatoire, ce qui est une erreur évidente pour les personnes dotées de raison et de discernement.

Deuxièmement : Les hypothèses spéculatives ne produisent pas de jugements légaux :

Lorsqu'il est dit « Si la société était d'accord sur l'égalité entre l'homme et la femme en matière d'héritage, pourquoi ne pas le légiférer ? », cela constitue une hypothèse artificielle qui ne change rien à la réalité. En effet, les jugements juridiques sont immuables et ne peuvent être modifiés par un vote ou par un consensus social. Ceux qui appellent à cette dite égalité ignorent que l'un des noms de cette science est la science des héritages, qui est le pluriel de "fariḍah" (obligation). Allah le Très-Haut dit dans les versets relatifs à l'héritage : {Une obligation de la part d'Allah} [An-Nisa, 11].

Troisièmement : L'erreur de la comparaison avec le don :

Comparer le don (qui est permis) à la modification de l'obligation de l'héritage (qui est interdit) est une comparaison invalide, semblable à celui qui suggérerait de distribuer de l'argent des riches parmi les pauvres de force parce qu'ils « peuvent en faire don ! ». Si cette logique était valide, il n'y aurait plus de droit ferme ni de biens protégés.

Quatrièmement : L'objectif réel est de troubler la sacralité du texte :

Ce qui est réellement recherché dans ces appels n'est pas l'égalité comme on le prétend, mais de retirer la sacralité des textes clairs et de les transformer en sujets de débat et de discussion. Pourtant, ces questions sont protégées par la préservation divine. En effet, si cette logique erronée était acceptée, cela ouvrirait la porte à toutes sortes d'interprétations fausses, où ce qui est licite, le « don », serait comparé à ce qui est interdit, le « changement des obligations », ce qui mène à la destruction des cinq nécessités sous le prétexte du « raisonnement communautaire ». En réalité, il s'agirait de l'abolition de la charia sous le couvert de l'ijtihad.

Cinquièmement : Le don reste-t-il un droit une fois transformé en loi ?

Si l'égalité en matière d'héritage était légiférée, le don ne serait plus un choix, mais deviendrait un droit légal, et un frère pourrait être poursuivi en justice s'il ne donne pas à sa sœur ce qui ne lui est pas prescrit par la charia, ce qui priverait la personne de ses biens et l'obligerait à faire ce qu’Allah ne lui a pas imposé, donc, une injustice manifeste.

Sixièmement : Les principes ne sont pas sujets au vote :

Les principes ne se limitent pas aux actes de culte ou aux piliers de l'islam, mais incluent toutes les règles immuables de la religion, c'est-à-dire celles qui sont établies par un texte sûr et clairement interprété, dans tous les domaines de la législation islamique, comme il est bien connu, même des non-experts.

Cette proposition vise à inverser les équilibres, car au lieu que la législation protège le droit islamique et en assure une bonne application, celui qui avance cette idée cherche à faire de la législation un outil pour violer les droits islamiques et voler les biens des gens, en se basant sur l'idée que le droit est modifiable après son devoir, ce qui est l'un des plus étranges raisonnements, éloigné des bases du raisonnement correct, et une déviation du concept de bienfaisance dans son sens propre.

En conclusion : L'appel à l'égalité absolue en matière d'héritage, sous le prétexte du volontariat ou du référendum populaire, n'est qu'un écran trompeur visant à renverser la règle légale islamique, à enlever la sacralité du texte et à imposer à la communauté des concepts étrangers qui n'ont produit que de l'instabilité et des effondrements dans leurs sociétés. En effet, le texte immuable n'est pas un matériau pour être remodelé, mais une lumière qui guide, une limite à ne pas franchir.

Et Allah Sait mieux.

 

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